fbpx

La guerre

"Tu vas pas te laisser faire je te connais tu es une battante" "Tu vas te battre" "Tu as un mental d'acier je me fais pas de soucis pour toi"...

Depuis que j'ai annoncé être atteinte d'un cancer du sein les messages de soutien pleuvent et j'en suis infiniment reconnaissante, car ça me fait chaud au coeur.

Mais je ne me reconnais pas du tout dans le vocabulaire qu'on emploie.

Mesdames et messieurs amateur·ices de vocabulaire guerrier sachez le : la maladie c'est mon tendon d'Achille.

Et je ne me sens nullement cette guerrière prête à s'arracher le sein au cutter telle une amazone des temps moderne pour aller livrer bataille sur son cheval.

Non, moi je me sens en proie à un ennemi invisible et silencieux, une vague boule molle que j'ai sentie un jour sous mon sein et pour laquelle je ne me suis pas sentie malade si ce n'est d'inquiétude.

Lire la suite...

Lady ADHD*

 C’est un des trucs les plus violents du diagnostique TDAH tardif : réaliser que t’as traîné toute ta vie une galère invisible, et que personne t’a dit que c’était un truc qui se soigne, pas juste un “manque de volonté” ou “trop de caractère”.

  • Mon enfance à me faire engueuler parce que "dissipée" et "insolente"
  • Ma vie sur Pluton quand quelqu'un me parle (ce n’est pas que j’écoute pas. C’est que mon cerveau a changé de chaîne sans prévenir. Je peux être en face de toi, hocher la tête, et mentalement être en train de chanter France Gall parce que t'as dit "résiste")
  • Les pensées qui me harcèlent le soir (souvent quand j'ai une idée et que j'ai peur de l'oublier, ou quand je repense à mon manque de répartie ce jour là en 2012, mon cerveau lance une réunion générale à 01h47 et j'ai jamais trouvé le bouton pause)
  • Mon incapacité à ne pas couper la parole qua… Lire la suite...

La boule au corps

J'ai peur.

Ma boule au sein est devenu une énorme boule au ventre et elle occupe toute la place dans ma tête.

J'envoie des messages à ma soeur et les quelques amis à qui j'avais parlé de l'examen, je reçois des mots rassurants, des blagues, on programme d'aller boire un verre le soir.

Certains me disent qu'ils ne savent pas quoi dire et je leur réponds que c'est pas grave, que moi non plus je sais jamais quoi dire quand quelqu'un va très mal, que tout sonne creux parce qu'au fond y a pas grand chose à dire : y a juste à être là.

Lire la suite...

Les châteaux de cartes

Il y a des jours où je me laisse abattre avec pas grand chose (souvent avant mes règles tiens tiens...).

Oui ok je voulais pas faire dans le cliché, mais il y a certains mois où je vis une grande tragédie grecque avant que les anglais débarquent.

Je passe d'irritée au possible parce que je trouve que le frigo fait trop de bruit et que mes ongles poussent trop vite au fond du trou sans raison aucune.

Heureusement c'est pas tous les mois, mais y a des thématiques récurrentes : récemment c'était "j'ai rien construit dans ma vie".

Lire la suite...

La B.O de ta vie

Karma police, arrest this man
He talks in maths
He buzzes like a fridge
He's like a detuned radio"

C'est sur ces paroles de Thom Yorke que j'ai chialé sur mon lit pendant mes années lycée.

Je sortais mon CD Ok Computer(gravé par un pote) de sa boîte, je le mettais dans la petite chaîne hifi chromée de ma chambre qui faisait sauter la musique une fois sur deux, je lançais la track 6 et je me jetais sur mon lit pour pleurer toutes les larmes de mon corps.

Aujourd'hui encore quand j'entends cette chanson je peux ressentir la peine que j'avais à l'époque.

C'est assez dingue le pouvoir de la musique sur notre mémoire.

J'ai commencé une thérapie en février et on parle pas mal de l'époque où j'ai eu 18 ans et de mon premier chagrin d'amour avec mon meilleur ami que j'ai vécu comme une trahison et un choc et qui a certainement toujours une influence sur ma peur du rejet aujourd'hui.

Alors pour me replonger là dedans, je me suis fait une playlist de tous les titres que j'écoutais pr&ea… Lire la suite...