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Ces hommes qui m’expliquent la vie*

*Titre emprunté à Rebecca Solni

« Toutes les femmes savent de quoi je parle. C'est cette arrogance qui leur met des bâtons dans les roues, quel que soit le domaine; c'est ce qui les empêche de prendre la parole ou d'être entendues quand elles osent le faire(…). C'est ce qui nous habitue à douter de nous, à nous limiter tout en entretenant dans le même temps l'excès de confiance infondé des hommes. »

Avant de ne travailler quasiment qu'avec des femmes par exemple, j'ai eu droit à noooooombre de conseils de mecs qui n'avaient pas la moitié de mes connaissances, et je restais polie.

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Un ami qui vous veut du bien…

La publicité ciblée, ça a commencé il y a 6-7 ans à m'énerver avec les pre-roll de tests d'ovulation clearblue sur youtube.

A CHAQUE fois que je voulais regarder une vidéo j'avais cette pub et ça m'horripilait au plus haut point,

Putain encore un harcèlement supplémentaire pour enfanter !

Mon mec lui n'avait JAMAIS cette pub et cette idée me rendait dingue.

C'était pas comme si je voyais cette pub parmi tant d'autre dans le métro, s'adressant à tout le monde et pas seulement à moi même.

Non c'était à CHAQUE vidéo. Pour moi femme entre 25 et 37 ans.

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La parenthèse

Quand je suis tombée enceinte, un sentiment étrange et inattendu s'est imposée à moi...

...j'étais surprise parce que c'était bête et méchant, et ça ne me ressemblait pas.

Une idée qu'on retrouve dans des discours d'extrême droite à laquelle je m'attendais vraiment pas, dans MA tête.

Et j'avais beau lutter contre cette idée totalement grotesque, c'était ce qui me venait parfois à l'esprit sans crier gare (de façon pas ultra consciente mais quand même)...

...me faisant me sentir totalement merdique.

Il a fallu que j'attende l'après grossesse et les 2 premières années de mon fils pour que je repense à tout ça au fil de mes lectures sur la maternité et le féminisme pour comprendre...

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Mes privilèges

Je suis convaincue que c'est primordial dans la vie de prendre conscience de ses privilèges.

Moi qui me revendique féministe je ne peux pas ne pas regarder mes privilèges en face, ce serait beaucoup trop hypocrite de ma part.

Et quand j'y pense, le petit côté entre soi hyper clos dans lequel j'ai longtemps évolué dans le milieu de l'influence, et tous ces petits privilèges que j'ai eu me mettaient parfois assez mal à l'aise.

Et même si il était difficile de dire non à ce genre des expériences luxueuses, des cadeaux et des invitations gratuites (parce que tout le monde aime avoir des privilèges.), parfois il y a eu comme un petit arrière goût amer et j'ai vraiment eu envie de regarder mes pompes.

Moi qui n'ai pas été élevée dans l'idée que ce genre de chose m'étaient dues je crois que je n'ai jamais pu me vautrer dedans sans de temps en temps me dire que c'est complètement injuste.

Comme dans ces événements...

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Solitude

J'ai connu une de mes premières expériences de solitude tardivement, à 26 ans.

Et ces premières soirées et nuits seule ont formé les premiers jalons de la quête de liberté dans laquelle je me suis lancée sans m'en rendre compte à l'approche de la trentaine.

Découvrir que je pouvais exister seule et aimer ça.

Découvrir que je n'avais pas besoin de mon conjoint pour me sentir en sécurité.

A l'époque je vivais avec lui depuis mes 19 ans, il était étudiant en pharmacie à l'hôpital et il allait devoir faire régulièrement des gardes de nuit.

Être seule, sans personne chez moi le soir ça ne m'était jamais arrivé de ma vie et j'étais pas du tout partante.

A l'époque j'avais une image complètement stéréotypée de la jeune femme seule chez elle : il n'y avait rien de pire que d'être une femme seule avec ses chats qui passe une soirée seule dans son appartement.

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Tomber enceinte

Quand on a enfin décidé de se lancer avec mon mec ça m'a vraiment fait tout drôle.

J'avais 37 ans et ça faisait exactement 19 ans que je faisais attention à ne surtout pas tomber enceinte.

19 ans sans jamais faire la moindre incartade.

Jamais.

Non pas que j'ai manqué d'occasions de prendre des risques, des occasions j'en ai eu plein mais j'ai toujours dit stop par trouille de tomber enceinte.

Et malgré mon sérieux, je ne compte pas le nombre de fois où j'ai été persuadée d'être tombée enceinte et où ça m'a stressée à mort alors que non.

Cette peur, cette pression que je me suis collée pendant 19 ans...

... Et là pouf on arrête soudain de faire attention.

Je me suis vraiment sentie toute nue d'un coup, presque sans défense quand on s'est lancés.

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Tu fais jeune

"Tu as l'air si jeune, tu es rayonnante" c'est avec ces 9 petits mots que quelqu'un a répondu à une de mes dernières photos publiées sur Instagram.

J’ai longtemps accueilli ces compliments avec plaisir et je ne sais pas bien ce qui a changé chez moi mais je ne sais plus...

... si je dois m’en réjouir ou m’en inquiéter, trouver ça bienveillant ou désobligeant, prendre ça pour un compliment ou un avertissement…

J'ai eu 41 ans en décembre dernier et je ne vais pas vous mentir et vous dire que les années glissent sur moi en m'effleurant à peine, que je suis très heureuse et apaisée de vieillir, et que d'ailleurs je ne vieillis pas je mûris.

Non je vieillis et ça me fait chier !

Et comme on vit à une époque où il faut assumer pleinement tous ses défauts et être body positive, j'aimerais bien être elderly positive mais je ne le suis pas.

Et je culpabilise de ne pas avoir cette force morale damn ! 

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Moi aussi

C'est fou comme j'ai longtemps minimisé ce harcèlement constant que les hommes nous imposent.

J'avais intégré que c'était comme ça, qu'on n'y pouvait rien, et que le mieux que j'avais à faire c'était faire attention à mes fesses, sans quoi c'était un peu de ma faute.

"Rangez vos poules je sors mes coqs" comme on disait à la campagne...

Aujourd'hui je vois que mon regard à sérieusement changé là dessus : je ne tolère plus le moindre sifflement, le moindre regard déplacé, le moindre commentaire sur mon physique par la gent masculine.

Me too a 5 ans et même si la société à encore un long chemin à faire, je vois que l'esprit des principales intéressées évolue, on comprend mieux ce qu'on subit, on peut poser des mots dessus, on commence à avoir les arguments.

Ce qu'on nous faisait passer pour des blagues, de la gauloiserie, des compliments passe désormais pour ce que c'est : du harcèlement.

Et surtout je revois avec lucidit&ea… Lire la suite...

Éternellement jeune

"Je vous présente mes filles : l'ingénieuse et la belle plante"

Voilà comment notre mère nous présentaient quand on était gamines.

Bien sûr ma soeur entendait qu'elle était stupide et moi que j'étais laide.

Et il a fallu que j'atteigne les 30 printemps pour que je me regarde un jour dans un miroir et que je me trouve enfin jolie.

Avant cela je me jugeais tout simplement ingrate et j'avais pour habitude de cacher mon nez quand j'étais mal à l'aise.

Ce sentiment très fort d'être laide, pas attirante et donc dans mon esprit indigne de l'attention des hommes a longtemps été une source d'insécurité et d'absence totale de confiance en moi.

Alors, quand ce voile est tombé il y a 10 ans j'ai eu de nouvelles perspectives que je n'imaginais pas avant, j'ai osé, désiré à mon tour, pris les choses en main, réalisé tant de choses...

...que quand j'ai soufflé mes 40 bougies l'an dernier j'ai été prise d'une grande peur.

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Mon p’tit

Enceinte mon corps et les autres m'ont replongée dans une forme d'adolescence à laquelle je ne m'attendais pas.

La surprise était grande parce qu'à force d'être matraquée par l'idée selon laquelle une femme ne peut s'accomplir et mûrir qu'en devenant mère j'aurais pensé que j'allais au contraire accéder à ma forme évoluée de Pokemon.

J’avais l’impression qu’en devenant mère j’allais gagner mes jalons, qu’on ne remettrait jamais en doute ma divine parole de mère, et que j’allais enfin être prise au sérieux.

Hahaha

Que nenni : je suis redevenue - contre mon gré - une ado, voire une enfant.

L'arnaque était totale. J'avais de la margarine et une dette au supermarché.

Il y a d'abord eu ce corps qui subissait des changements beaucoup trop rapides pour que j'ai le temps de m'adapter émotionnellement parlant.

Les hormones te tombent dessus avec une telle force que la dernière fois que j'avais connu ça ça remontait à l'adolescen… Lire la suite...