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Solitude

J'ai connu une de mes premières expériences de solitude tardivement, à 26 ans.

Et ces premières soirées et nuits seule ont formé les premiers jalons de la quête de liberté dans laquelle je me suis lancée sans m'en rendre compte à l'approche de la trentaine.

Découvrir que je pouvais exister seule et aimer ça.

Découvrir que je n'avais pas besoin de mon conjoint pour me sentir en sécurité.

A l'époque je vivais avec lui depuis mes 19 ans, il était étudiant en pharmacie à l'hôpital et il allait devoir faire régulièrement des gardes de nuit.

Être seule, sans personne chez moi le soir ça ne m'était jamais arrivé de ma vie et j'étais pas du tout partante.

A l'époque j'avais une image complètement stéréotypée de la jeune femme seule chez elle : il n'y avait rien de pire que d'être une femme seule avec ses chats qui passe une soirée seule dans son appartement.

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Tomber enceinte

Quand on a enfin décidé de se lancer avec mon mec ça m'a vraiment fait tout drôle.

J'avais 37 ans et ça faisait exactement 19 ans que je faisais attention à ne surtout pas tomber enceinte.

19 ans sans jamais faire la moindre incartade.

Jamais.

Non pas que j'ai manqué d'occasions de prendre des risques, des occasions j'en ai eu plein mais j'ai toujours dit stop par trouille de tomber enceinte.

Et malgré mon sérieux, je ne compte pas le nombre de fois où j'ai été persuadée d'être tombée enceinte et où ça m'a stressée à mort alors que non.

Cette peur, cette pression que je me suis collée pendant 19 ans...

... Et là pouf on arrête soudain de faire attention.

Je me suis vraiment sentie toute nue d'un coup, presque sans défense quand on s'est lancés.

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Tu fais jeune

"Tu as l'air si jeune, tu es rayonnante" c'est avec ces 9 petits mots que quelqu'un a répondu à une de mes dernières photos publiées sur Instagram.

J’ai longtemps accueilli ces compliments avec plaisir et je ne sais pas bien ce qui a changé chez moi mais je ne sais plus...

... si je dois m’en réjouir ou m’en inquiéter, trouver ça bienveillant ou désobligeant, prendre ça pour un compliment ou un avertissement…

J'ai eu 41 ans en décembre dernier et je ne vais pas vous mentir et vous dire que les années glissent sur moi en m'effleurant à peine, que je suis très heureuse et apaisée de vieillir, et que d'ailleurs je ne vieillis pas je mûris.

Non je vieillis et ça me fait chier !

Et comme on vit à une époque où il faut assumer pleinement tous ses défauts et être body positive, j'aimerais bien être elderly positive mais je ne le suis pas.

Et je culpabilise de ne pas avoir cette force morale damn ! 

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Moi aussi

C'est fou comme j'ai longtemps minimisé ce harcèlement constant que les hommes nous imposent.

J'avais intégré que c'était comme ça, qu'on n'y pouvait rien, et que le mieux que j'avais à faire c'était faire attention à mes fesses, sans quoi c'était un peu de ma faute.

"Rangez vos poules je sors mes coqs" comme on disait à la campagne...

Aujourd'hui je vois que mon regard à sérieusement changé là dessus : je ne tolère plus le moindre sifflement, le moindre regard déplacé, le moindre commentaire sur mon physique par la gent masculine.

Me too a 5 ans et même si la société à encore un long chemin à faire, je vois que l'esprit des principales intéressées évolue, on comprend mieux ce qu'on subit, on peut poser des mots dessus, on commence à avoir les arguments.

Ce qu'on nous faisait passer pour des blagues, de la gauloiserie, des compliments passe désormais pour ce que c'est : du harcèlement.

Et surtout je revois avec lucidit&ea… Lire la suite...

Éternellement jeune

"Je vous présente mes filles : l'ingénieuse et la belle plante"

Voilà comment notre mère nous présentaient quand on était gamines.

Bien sûr ma soeur entendait qu'elle était stupide et moi que j'étais laide.

Et il a fallu que j'atteigne les 30 printemps pour que je me regarde un jour dans un miroir et que je me trouve enfin jolie.

Avant cela je me jugeais tout simplement ingrate et j'avais pour habitude de cacher mon nez quand j'étais mal à l'aise.

Ce sentiment très fort d'être laide, pas attirante et donc dans mon esprit indigne de l'attention des hommes a longtemps été une source d'insécurité et d'absence totale de confiance en moi.

Alors, quand ce voile est tombé il y a 10 ans j'ai eu de nouvelles perspectives que je n'imaginais pas avant, j'ai osé, désiré à mon tour, pris les choses en main, réalisé tant de choses...

...que quand j'ai soufflé mes 40 bougies l'an dernier j'ai été prise d'une grande peur.

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Mon p’tit

Enceinte mon corps et les autres m'ont replongée dans une forme d'adolescence à laquelle je ne m'attendais pas.

La surprise était grande parce qu'à force d'être matraquée par l'idée selon laquelle une femme ne peut s'accomplir et mûrir qu'en devenant mère j'aurais pensé que j'allais au contraire accéder à ma forme évoluée de Pokemon.

J’avais l’impression qu’en devenant mère j’allais gagner mes jalons, qu’on ne remettrait jamais en doute ma divine parole de mère, et que j’allais enfin être prise au sérieux.

Hahaha

Que nenni : je suis redevenue - contre mon gré - une ado, voire une enfant.

L'arnaque était totale. J'avais de la margarine et une dette au supermarché.

Il y a d'abord eu ce corps qui subissait des changements beaucoup trop rapides pour que j'ai le temps de m'adapter émotionnellement parlant.

Les hormones te tombent dessus avec une telle force que la dernière fois que j'avais connu ça ça remontait à l'adolescen… Lire la suite...

Crédibilité

Toute ma vie j'ai eu un mal fou à avoir de la crédibilité et à me sentir légitime dans de multiples domaines.

Et comme j'ai la sainte horreur de passer pour une bécasse je me sens toujours obligée de faire savoir bruyamment à la terre entière que j'en suis pas une.

D'autant que c'est très souvent lié à mon genre, je le sais...

Et ça rend dingue en tant que femme de toujours avoir à batailler pour avoir cette putain de crédibilité : on remet toujours en doute nos compétences, nos connaissances, notre légitimité et ça commence à me rendre totalement barjot (en plus de me faire perdre énormément de temps).

Des exemples j'en ai mille dans le domaine professionnel, familial, et même culturel.

Samedi dernier pour ne citer que cet exemple, je suis allée à l'anniversaire d'un pote et comme j'étais de nouveau dans une phase Metallica après avoir vu leur concert au Hellfest j'avais mis un des T-shirt du groupe que j'adore.

Je les écoute depuis mes 1… Lire la suite...

Fille – Garçon

Depuis qu'il est tout bébé les gens prennent mon fils pour une fille : il a des traits fins, de grands yeux et de longs cils et j'imagine que ça joue dans l'inconscient collectif.

Mais j'ai décidé très tôt de ne pas corriger les gens, parce que mon fils pour le moment il s'en fout, son père et moi également, et quand il sera en âge de le faire il corrigera les gens s'il le souhaite.

Mais en attendant, ça crée des situations franchement désagréables dont je me passerais bien.

Ça se passe toujours un peu de la même manière : on est dehors dans une aire de jeu, et un parent avec son enfant dit un truc du style "Bonjour princesse" ou "Comme elle parle bien" ou "Tu veux jouer avec la petite fille ?"

Moi je corrige pas parce que j'ai pas envie d'insister là dessus en permanence devant mon fils.

5-10 minutes plus tard les gens m'entendent dire un truc au masculin genre "mon chéri" et 80% du temps ils s'offusquent.

Ce qui m'énerve au … Lire la suite...

Transformation

Ces deux dernières années j'ai traversé une petite crise vestimentaire dont je sors complètement depuis peu.

Vous m'auriez vu il y a 10 ans juger intérieurement celles qui se négligent, vivent en jogging et n'ont cure de l'image qu'elles renvoient aux autres.

Vous m'auriez dit que j'aurais la même allure pendant plus d'un an après la naissance de mon fils je ne vous aurais pas crus, toute idiote et trop sûre de tout savoir sur la vie et sur moi même que j'étais.

Je ne savais pas sur quelle pente on peut parfois glisser lentement mais sûrement et combien il peut être difficile de la remonter.

Il faut dire qu'après avoir pris ma revanche sur l'adolescence et alors que j'avais enfin la belle vie, le bon job, le bon mec, le bon look je pensais pas que j'enverrai tout valdinguer un jour.

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Les règles

Jusqu'à mes 18 ans mes règles ont été une torture.

Ce n'était pas systématique (heureusement) mais certains mois je me tordais de douleurs le premier jour.

J'étais prise de sueurs froides et de nausées, parfois j'étais au bord du malaise vagal et quand ça me prenait il fallait que je m'allonge dans l'instant pour ne pas sombrer.

Aujourd'hui j'y repense avec une certaine haine (oui carrément).

Parce que depuis j'ai été enceinte, j'ai accouché et j'ai attendu 12 heures de contractions avant de demander la péridurale.

Même si c'était plus intense je vous le donne en mille : les douleurs que j'ai endurées ado étaient très proches de celle j'ai ressentie quand on a provoqué mon accouchement.

Je me souviens quand j'ai commencé à les ressentir je me suis dit : "mais putain de bordel je la connais cette douleur !!"

Sur le coup j'avais d'autres chats à fouetter mais maintenant quand j'y repense ça me met en colère.

En colère qu'on m'ait fi… Lire la suite...