
Désordres alimentaires
“Finis ton assiette !” “Mange au moins cette moitié de viande !” “Tu ne sortiras pas de table avant d’avoir mangé ta purée”, “tu peux y passer la soirée je serai patient !”
Ces phrases là je les ai entendues chaque jour que dieu fait jusqu’à mon entrée au collège.
J’ai toujours cru que c’était moi qui déconnais, qui avais un problème avec la nourriture.
Mais depuis que je suis devenue maman, comme pour beaucoup d’autres aspects de ma vie je réalise que non : c’est la façon dont on nous élevait dans les années 80 qui n’était pas toujours super saine.
J’ai beaucoup appris toute cette dernière année sur la lâcher prise avec la bouffe et mon fils qui ne voulait pas manger.
Et ça m’a beaucoup aidée à “digérer” cette souffrance qu’on m’a affligée pendant mon enfance à chaque repas.
Je fais alors la paix avec la petite fille maigre que j’ai été si longtemps, qui refusait de manger parce que son appétit était petit, puis par un besoin de contrôle devenu maladif, et enfin à cause d’un dégoût profond pour la nourriture.
L’enfant chétive
“On voyait tes côtes !” me dit encore ma mère quand elle me raconte combien j’étais maigre quand j’ai été opérée de l’appendicite à 3 ans.
A l’époque ça les inquiétait mes parents, alors ils ont fait ce qu’ils pensaient bon pour moi : ils m’ont forcée à manger.
C’était comme ça qu’on faisait à l’époque, d’autant que mes parents ont été élevés par des gens qui ont connu la guerre et les privations : avoir des enfants qui mangent bien et à leur faim c’était très important pour eux.
Et ne pas gâcher la nourriture par respect pour ceux qui l’ont cultivée et préparée c’était aussi très important.
Mais “l’enfer est pavé de bonnes intentions” comme on dit, et j’ai eu des désordres alimentaires importants jusqu’à l’adolescence à cause de tout ça.