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Mon syndrome de l’imposteur

Toute ma vie j’ai eu du mal à surmonter la sensation d’être la mauvaise personne (parce que pas assez qualifiée) dans le travail (de la primaire à ma vie de freelance).

J’ai aussi beaucoup souffert parfois que l’on ne me prenne pas au sérieux dans mon entourage vis à vis de mon travail. Parce que je suis une fille, parce que j’ai un physique adolescent, parce que j’avais un blog mode et que j’avais l’impression que tout le monde me prenait pour une dinde.

Ouais, les boules… Mais tu sais quoi ?

Je pense qu’aujourd’hui à 36 ans je m’en suis enfin sortie. Ça a été une longue quête, j’ai gravi une vraie montagne avec mon ptit sac à dos jaune, pour arrêter de me sentir pas légitime ou pas crédible dans mon travail, pour arrêter de penser qu’on allait me démasquer à tout moment.

Alors, comme j’ai vécu tout ça, je peux raconter aujourd’hui tout ce que j’ai traversé et comment je m’en suis sortie pour arrêter de me sentir complètement nulle.

Et si ça peut t’aider à te sentir moins seule avec ce syndrome de l’imposteur tenace, ou à trouver des solutions pour ne plus en souffrir allons y !

Comment j’ai vécu ce syndrome de l’imposteur ?

Si je regarde en arrière je me rends compte que j’ai ressenti toute ma vie ce doute maladif de pas être à la hauteur tout en trompant mon entourage sur mes capacités.

J’ai toujours eu cette petite voix qui me disait que j’étais nulle et incompétente. J’angoissais à mort du jour où j’allais enfin être démasquée et pointée du doigt parce que je n’avais rien à faire là.

A L’ÉCOLE

Je ne sais pas exactement quand ça a commencé. Mais j’ai ce souvenir très vivace du lycée où à chaque bonne note je me disais “ouf j’ai eu de la chance, j’avais révisé pile poil la bonne leçon”. Et je stressais à mort en me disant “mais que va-t-il se passer quand la chance va tourner ?”  

Quand j’ai commencé l’école Boulle je me sentais hyper mal de pas avoir fait des études d’arts appliqués avant d’y entrer.

Je me demandais comment j’avais bien pu atterrir dans cette école et je tenais mon pinceau en stressant à mort en me disant qu’à tout moment la prof allait venir éclater de rire dans mon dos et me dire que j’avais rien à faire là.

A ce stade je ne pensais plus avoir de la chance, non, je pensais très bien tromper mon monde, les bonnes notes étaient dues à mon nouveau talent d’illusionniste. J’ai quand même fait 5 ans dans cette école à croire que je trompais mon monde et à attendre de me faire virer pour mon incompétence.

Quand j’ai commencé l’école Boulle je me sentais hyper mal de pas avoir fait des études d’arts appliqués avant d’y entrer.

Je me demandais comment j’avais bien pu atterrir dans cette école et je tenais mon pinceau en stressant à mort en me disant qu’à tout moment la prof allait venir éclater de rire dans mon dos et me dire que j’avais rien à faire là.

A ce stade je ne pensais plus avoir de la chance, non, je pensais très bien tromper mon monde, les bonnes notes étaient dues à mon nouveau talent d’illusionniste. J’ai quand même fait 5 ans dans cette école à croire que je trompais mon monde et à attendre de me faire virer pour mon incompétence.

Est-ce que tu souffres du syndrome de l'imposteur ?

- Tu penses que tes réussites sont dues à la chance, l'ignorance des autres
- Tu as peur d'être démasquée, que les autres réalisent soudainement que tu n'y connais rien
- Tu refuses du travail dans ton domaine parce que tu penses que tu ne seras pas à la hauteur
- Tu as l'impression qu'on se moque de toi quand on te complimente
- Les critiques même constructives te paralysent

D’où venait mon syndrome de l’imposteur

Je ne suis pas sûre de toutes les causes qui ont entraîné ce syndrome de l’imposteur chez moi. Il faudrait que je fasse un véritable travail de psychothérapie pour le savoir.

LE HARCÈLEMENT SCOLAIRE

Mais je suis persuadée aujourd’hui que le harcèlement scolaire que j’ai subi enfant a entraîné cette dévalorisation constante de ma propre personne, ces gros complexes sur mon physique et mes capacités.

Ce ne sont pas seulement les enfants qui m’ont rabaissée, mais aussi une maîtresse en primaire qui un jour a jeté mon cahier par terre devant toute la classe en disant que je n’arriverais jamais à rien dans la vie.

Je me suis battue contre ça car je me battais toujours et je rendais toujours les coups, et j’ai toujours avancé dans la vie en ignorant ce que les autres pensaient de moi mais au fond de moi le doute s’était déjà installé.

L’ABSENCE DE DIPLÔMES

Puis dans le monde professionnel, l’absence de certains diplômes me mettait très mal à l’aise. Chez l’Oréal je faisais de l’architecture intérieur alors que j’avais un diplôme de designer. Et je sais que c’est ce qui m’a empêchée de me sentir à ma place.

On a cette culture du diplôme en France qui est presque paralysante.

Par la suite, mon travail dans les relations média et ma connaissance complètement autodicacte de la communication en ligne m’a empêché de me sentir légitime. Il n’y avait pas de diplôme ou de formation pour apprendre tout ce que j’avais appris sur le terrain, et je me sentais comme une putain de fraudeuse dans le métro à dispenser mes connaissances en la matière.

J’ai aussi appris la photo toute seule et je ne compte pas le nombre de fois où on m’a dit “tu n’as pas les diplômes comment peux tu être photographe ?”

Quelles solutions j’ai trouvées contre ce syndrome de l’imposteur

Il n’y a pas de formule magique, c’est un long chemin qu’il faut prendre en essayant de se mettre des oeillères et en faisant taire cette saleté de petite voix qui te dit que tu n’es pas méritante.

Voilà tout ce qui m’a aidé sur ma route :

ME CONFRONTER À L’AVIS DES AUTRES ET ACCEPTER LES CRITIQUES

Ouvrir ce blog a été ma meilleure thérapie contre ce syndrome de l’imposteur.

Quand on livre son travail, ses idées, son avis à Internet, impossible de se cacher derrière quoi que ce soit. Les archives s’accumulent, on peut regarder en arrière tout ce qu’on a fait de bien ou de moins bien, impossible de se mentir. Les lecteurs sont parfois plus durs que des professeurs, et cette fois ci, difficile de les tromper.

Ce blog m’a beaucoup aidée à prendre confiance : avant j’étais hyper complexée par mon nez, ma petite poitrine, mes cicatrices.

Me montrer ici et apprendre à composer avec les critiques négatives et les trolls m’ont fait infiniment avancer.

On ne peut pas plaire à tout le monde c’est la vie, l’accepter ça aide à se sentir légitime.

ME LANCER DES DÉFIS ET ACCEPTER QUE TOUT NE SERA PAS PARFAIT

Je me souviens du jour ou une grande marque de mode m’a proposé un gros contrat pour prendre en photo des anonymes dans la rue. La première chose que je me suis dit c’est que j’avais pas les compétences, mais je me suis dit “fuck it j’essaie”. J’étais terrifiée mais je l’ai fait.

Aujourd’hui je trouve objectivement que ces photos n’étaient pas super. Mais au lieu de me dire que c’était mauvais je me suis dit “c’est perfectible, mais c’est pas grave tu vas apprendre”.

Sauter dans le grand bain sans les brassards en fermant les yeux c’est la claque mais tu apprends beaucoup au passage.

Arrête de faire des trucs dans ton coin, ne garde pas sous le coude toutes tes idées ou projets. Sors les, même si au début c'est mauvais, c'est en faisant qu'on apprend, qu'on se perfectionne et qu'on apprend à se faire confiance.

ME CONFRONTER À L’ÉCHEC

Se lancer des défis t’amène à l’étape suivante : te confronter à l’échec de manière positive.

Si tu échoue et que tu te relèves (plus facile à dire qu’à faire, je sais), que tu décortique tes erreurs pour les comprendre et les éviter par la suite, tu gagnes tellement en expérience que ça te rend en fait complètement légitime dans ton travail : parce que tu sais, tu as cette expérience que les débutants n’ont pas encore.

Voilà le truc :

Je préfère d’ailleurs largement écouter les conseils de quelqu’un qui s’est ramassé plein de fois avant d’y arriver que celui qui fait mine d’avoir réussi du premier coup.

Souviens toi de Pete dans Friends “When I set out to create Moss 865, do you think it just happened overnight ? No. There was Moss 1, that burnt down my Dad’s garage, there was Moss 2 that would only schedule appointments in January, and 862 others that I learned from.”

Je ne sais pas par quel miracle je n’ai jamais trop eu peur d’échouer (juste peur d’être démasquée haha), peut être parce que je me trouvais tellement nulle que je savais que j’allais forcément échouer et que je l’avais accepté, je ne sais pas trop.

Aujourd’hui je me rends compte que c’est un des éléments qui m’a sauvée de ce syndrome de l’imposteur.

Que faire pour surmonter la peur de l'échec ?

> Se dire qu'on va certainement pas réussir la première fois et que c'est pas grave
> Garder à l'esprit que ceux qui me jugeront sont ceux qui n'essaient pas et qu'ils n'ont donc aucune légitimité à me rabaisser
> Penser très fort que chaque échec dont on se relève pour continuer est une étape indispensable à la réussite, et que c'est justement ce qui me différencie d'un débutant
> Se poser devant une feuille et noter ce qui peut arriver de pire si on échoue (souvent : pas grand chose).

Libéréeeeeee délivréeeeeee : pourquoi je me sens enfin légitime dans mon travail à 36 ans

Aujourd’hui je sais que je sais que tout le monde fait des erreurs, que beaucoup de gens doutent, parce que c’est humain et que si ça m’arrive c’est pas parce que je suis incompétente.

Aujourd’hui je sais que je ne peux pas être parfaite dans ce que je fais, qu’on apprend en permanence parce que le monde change, et qu’il n’existe personne qui maîtrise son art à 100% et qui n’a plus de marge de progression.

Aujourd’hui je sais que ceux qui critiquent le plus sont ceux qui en font le moins, je ne m’attarde que sur les critiques constructives des personnes qui me veulent du bien. Le reste n’existe pas.

Je me sens enfin à ma place et je n’ai plus peur d’être pointée du doigt par celui qui m’aura démasquée.

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